Structure d'une séquence au format Classe Accompagnée
La description de structure de séquence qui suit s'applique pour une séquence assez chargée. Ce n'est pas le seul modèle de cours utilisé dans une démarche de Classe Accompagnée. On pourra par exemple avoir des séquences courtes n'utilisant pas tous les éléments (comme le projet ou le bilan par exemple).
La séquence peut évidemment aussi être interrompue par des activités plus ou moins courtes qui soient hors séquence au gré de l'actualité notamment.
La séquence de cours n'est pas le seul contexte nécessaire pour de bons apprentissages.
Un projet explicite pour donner du sens
La première partie de la séquence a pour objet répondre à la question que se pose naturellement les élèves "pourquoi j'apprends ça ?".
Ça peut être une affirmation simple et explicite : nous allons apprendre à nous repérer en ville. Mais être le plus souvent, il convient de montrer de manière concrète ce vers quoi on tend. Ainsi, pourra-t-on montrer à quoi doit ressembler la tâche finale en en faisant une démonstration nous-même ou par le biais d'un document (une vidéo par exemple).
On invite les élèves à se confronter une première fois à la tâche finale avec leurs connaissances du moment. Cette première approche permet aux élèves de se faire une idée précise de ce qui attendu d'eux. Ils mesurent également les connaissances et compétences qu'ils vont devoir apprendre afin d'être en mesure de réussir l'objectif de fin de séquence.
Avec les élèves, on peut alors dresser, même de manière informelle, la liste des besoins.
Le parcours individuel en milieu collaboratif
L'apprentissage est un cheminement individuel. Chacun doit pouvoir apprendre à son rythme et travailler comme il lui convient au gré de ses besoins et envies. Pour ce faire, une fiche de parcours est donné aux élèves pour les aider à choisir leur parcours en toute connaissance de cause.
Cette fiche permet à l'élève d'avoir une vue globale du travail à faire. La feuille met en évidence le projet et liste les activités disponibles.
Partant du principe que l'on apprend mieux en collectivité, la collaboration entre élèves est favorisée et encouragée (mais pas forcée). Les élèves doivent pouvoir choisir avec qui ils souhaitent travailler, combien de temps et à quel moment.
Ce temps de parcours individuel collaboratif représente l'essentiel du temps de travail d'une séquence.
"Teacher talks" et activités de groupe
Le fait que les élèves travaillent par eux-même n'empêche pas des moments de cours magistraux ou des activités de groupes. Bien au contraire, ces autres moments pourront intervenir pendant les phases de parcours individuel. Ainsi, on pourra débuter une séance par un cours magistral pour clarifiée une notion ou clore une séance par une activité de groupe. Le schéma est nécessairement flexible.
Ces interventions viendront quand l'enseignant estimera qu'elles seront bénéfiques pour la classe.
Si de nombreux élèves éprouvent des difficultés face à une activité, ils apprécieront un cours magistral dialogué pour clarifier la notion. Mais pour que ce cours soit réellement efficace, il doit venir après que les élèves se soient confrontés à la difficulté.
Gestion du temps et du matériel
Le fait d'avoir une bonne partie du cours disponible dans un format de travail en autonomie va permettre à l'enseignant de gérer plus efficacement son temps. On peut ainsi mettre en place des activités de groupes ou en classe complète sans craindre de déborder le temps que l'on avait prévu d'y consacrer. A la fin de l'activité en classe complète, on dira simplement aux élèves de travailler en autonomie le reste de la séance.
De même, le fait que les élèves ont le choix des activités permet aussi de gérer la rareté du matériel. Les élèves choisissent leurs activités en fonction du matériel libre.
La question de l'évaluation
A partir du moment où les élèves travaillent en grande partie par eux-même, l'enseignant est d'avantage disponible pour circuler et passer du temps avec eux en petits comités. Cette disponibilité de l'enseignant permet une évaluation permanente.
Une "fiche des experts"
Pour aider à l'évaluation, on peut utiliser une fiche des experts.
→Exemples de fiche des experts
Cette fiche répertorie les élèves et les activités dans un tableau à double entrée qui est affichée en classe. Cette fiche peut être remplie par l'enseignant (surtout au début), puis par les élèves en eux-même. Elle permet de visualiser la progression de tout un chacun.
La remplir est aussi l'occasion d'évaluer le travail des élèves. Elle est aussi un instrument de différenciation. En effet, on peut choisir de valider des activités à la qualité de réalisation très variable d'un élève à un autre en fonction des objectifs que l'on souhaite donner à chaque élève.
Évaluation académique bilan, évaluation blanche et tâche finale
Vers la fin de chaque séquence, un devoir bilan est proposé. Ce devoir est plus académique. Il fait le point sur les connaissances et compétences linguistiques acquises. C'est l'un des seuls éléments de la séquence, sinon le seul, qui donne lieu à une note. Il important de le traiter comme un petit examen et donc de le préparer comme tel. Une version blanche de cet examen final de séquence est proposée dans le parcours individuel : à savoir une copie non conforme avec la même mise en page, les mêmes énoncés et les mêmes attendus, de sorte à réduire à l'essentiel ce qui est effectivement évalué.
Si le bilan est souvent un devoir sur table au sens traditionnel, sa préparation se fait en amont dans le cadre du parcours individuel collaboratif. La remédiation peut donc intervenir avant le contrôle et l'élève sait exactement sur quoi il va être évalué. La note éventuelle sera donc le reflet au plus juste de son travail.
En parallèle de ce bilan noté, la tâche finale pourra être évaluée selon les modalités que l'on estimera les plus pertinents sans que l'on soit contraint d'y mettre une note.
L'idée est d'évaluer en permanence pour donner des repères à l'élève (les outils sont encore à améliorer, mais l'idée est bien là). Mais la note est le résultat d'un contrôle identique pour tous à un moment T. Ce contrôle est préparé comme un examen officiel et l'examen blanc est ce qui va permettre la remédiation. Le contrôle noté final ne donnera lieu ni à correction (en classe, on peut fournir le corrigé quand même) ni à une remédiation, comme c'est le cas pour le BAC par exemple. La note est considérée certificative en somme et est le point d'orgue de la progression académique. Le projet est quant à lui le point d'orgue de la progression personnelle.
Alan Coughlin, février 2017