Pour qu'un élève apprenne, il faut qu'il s'implique. Pour qu'il s'implique il faut qu'il puisse faire des choix. Pour que ces choix réels, il faut qu'ils impactent réellement le cours.
Bref, un élève apprend mieux s'il contrôle le déroulé du cours.
Ce n'est pas possible de laisser le contrôle du cours si l'on veut que tous les élèves apprennent la même chose. Mais pourquoi le vouloir, puisqu'ils n'ont pas tous les même besoins ni les même possibilités ? Si les élèves sont tous différents, pourquoi leur imposer à tous la même chose ?
Pour autant, il faut tout de même un terrain d'entente et c'est l'intérêt de la démarche de projet. En donnant aux élèves un objectif clair à réaliser, on créé chez eux des besoins de connaissances sensiblement les même chez chacun. Ce sont les besoins d'apprentissage qui diffèrent.
Exemple concret d'une séquence "Be a rockstar". Dans cette séquence, le projet est pour les élèves d'incarner les membres de groupes de musique en tournée promotionnelle. Les élèves seront tour à tour journalistes interviewant des musiciens et des musiciens en promo devant répondre aux questions.
Les besoins nécessaires en termes de connaissance sont notamment : le vocabulaire de la musique, la structure syntaxique de la question, les mots interrogatifs, le passé et le futur. Selon le développement des projets de chaque groupe, de nouveaux besoins peuvent aussi apparaître et ce serait dommage de s'en priver au prétexte que l'enseignant ne les avait pas prévus en amont. En tant qu'enseignant je prépare des activités d'apprentissage sur, au moins, les notions que j'ai identifié comme essentielles.
Mais les besoins en terme d'apprentissage des élèves peuvent être très variés. Certains élèves passionnés de musique américaine ont d'entrée de jeu un vocabulaire riche mais peut-être ont-ils une maîtrise très approximative de la structure interrogative. Pourquoi alors imposer à tous un même rythme d'apprentissage en donnant les activités à tout le monde les unes après les autres ?
D'où l'idée d'un parcours individuel.
Le contrôle du temps.
En mettant toutes les activités prévues pour les apprentissages à disposition des élèves dès le départ, les élèves peuvent contrôler combien de temps ils passent sur chacune d'entre elles. Ils ne sont plus contraints soit d'attendre que les autres les rattrapent, soit de vivre la pression de finir sans réellement comprendre pour que le groupe avance. Chaque élève prend le temps d'apprendre en fonction de ses besoins et non plus en fonction du besoin du prof de "faire avancer" la classe. Puisque ce n'est pas la classe qu'il faut faire avancer, mais chaque élève.
Le contrôle de l'ordre
Les activités prévues ne sont pas nécessairement à réaliser dans un ordre spécifique. La grammaire n'a pas vocation à passer avant le vocabulaire par exemple. Qui plus est, selon les humeurs ou le moment de la journée, nous ne sommes pas toujours entièrement disposés à appréhender n'importe quelle notion. En laissant l'élève choisir lui-même l'ordre dans lequel il aborde les apprentissages, on réduit le degré de rejet. Il est également plus facile de rejeter une activité imposée qu'une activité que l'on a au moins en parti choisi de faire. En laissant les élèves prendre la responsabilité du choix de son parcours, on renforce son implication. Les élèves se sentent également plus partie prenante, ce qui est important pour le développement personel. Après tout, nous ne formons pas des moutons, mais bien des citoyens responsables.